Classer les couleurs pour fédérer les équipes et booster l’offre !
Par Marion LAMARQUE
Designer, consultante en stratégie couleur, artiste et conférencière
Quand c’est le bazar dans l’offre couleur, pire, quand ce sont les clients qui ne la comprennent pas voire n’y adhèrent pas ! Ou quand on a tendance à utiliser toutes les couleurs de l’arc-en-ciel ou d’en choisir de nouvelles pour chaque projet… Il est temps de réaliser la cartographie chromatique de l’offre, première étape de l’écriture d’une stratégie couleur.
Je suis d’un naturel ordonné et j’ai un goût prononcé pour le classement. Petite déjà, j’adorais quand ma boite de crayons de couleur ou de feutres était bien rangée et je m’amusais à trouver d’autres façons de les classer que le traditionnel arc-en-ciel : du plus clair au plus foncé par exemple.
Au début de ma carrière chez Decathlon, j’avais un collègue ayant remarqué que le rangement des échantillons sur notre mur couleur me détendait (par l’action et par le résultat). Ainsi, quand il me trouvait un peu trop sous pression, il m’apportait toutes les boîtes de feutres du bureau avec un grand sourire. Et ce, pour que je les classe évidemment !
Ce talent naturel pour le classement m’a souvent servi pour optimiser les nuanciers des marques que j’ai accompagnées. Ce type de mission commence invariablement par la même tâche que j’adore : réaliser une cartographie chromatique de l’offre du client. Il s’agit d’étaler tous les échantillons référents de la marque en les ordonnançant de la façon suivante :
de gauche à droite en suivant l’arc-en-ciel (la teinte)
de haut en bas en suivant l’intensité (la clarté et la saturation)
Quand on réalise cet exercice avec l’ensemble des parties prenantes (designers, chefs de produits, ingénieurs, équipe production), il se passe deux choses. La première est la prise de conscience que la couleur est un peu la boîte de bonbons des concepteurs. Ils redécouvrent des échantillons de couleurs oubliées, identifient aussi tous les doublons et les manques dans leur offre. Cette mise à plat permet ensuite à toute l’équipe de prioriser sur les couleurs les plus commerciales à conserver tout en définissant les priorités de développement, qu’elles soient pour suivre les tendances ou tout simplement pour donner plus de choix aux clients en équilibrant l’offre de la marque.
Au cours de cet exercice, je vois toujours les équipes s’émerveiller du résultat prenant forme devant eux : l’être humain est fasciné par l’arc-en-ciel et une cartographie bien réalisée donne un sentiment d’ordre très agréable. Vous n’avez pas idée du nombre de photos que les équipes prennent quand la cartographie est finie : une cartographie de couleur, c’est beau et très instagramable. Sans compter tous les selfies qui montrent à quel point l’équipe est fière !
La cartographie a un autre atout : comme elle présente l’offre couleur de la marque en suivant les 3 paramètres de la couleur (teinte, clarté, saturation), elle permet à chaque designer profane de définir des harmonies simples et efficaces en ayant toute l’offre sous les yeux. Elle permet également de communiquer au client son offre de façon originale et très claire et sert aussi aux équipes magasins pour concevoir les meilleurs merchandisings possibles.
Enfin, l’atelier cartographie est la première étape idéale d’un audit de la chaine de la couleur de votre organisation pour, à terme, élaborer une stratégie couleur adaptée à votre marque, vos clients, votre offre, vos processus industriels, vos équipes et vos partenaires.
et échanger sur vos besoins !