Caroline Duris
Compositrice, musicienne et coach pour le cinéma
Musicienne concertiste passionnée par tous les domaines artistiques et sensorielles, Caroline Duris vous emporte dans des voyages synoptiques composés avec un piano acoustique , des machines électroniques et des projections de couleurs.
Les événements proposés par Caroline
Concert
Musique & Couleur, un voyage synoptique au cœur des ondes
Atelier
La couleur énergétique
Conférence
Comprendre la couleur : la manifestation d’une onde dans une perspective synesthésique.
Écoutez l’interview de Caroline,
la synesthète du réseau
L’expertise couleur selon Caroline Duris
La couleur est une sensation,
c’est la manifestation d’une onde.
Si vous étiez une couleur ?
Je serais, aujourd’hui, l’indigo. Sans doute parce que c’est une couleur qui évoque à la fois la force et là douceur, comme l’instrument de musique que j’ai chois i: le piano, qui s’appelait autrefois pianoforte.
Je choisis l’indigo pour le symbole auquel il fait référence immédiatement, c’est-à-dire la liberté. Qui est une valeur qui me tient à cœur par-dessus tout.
Je choisis ce bleu pour son intensité qui tend vers l’infini, vers l’idéal. Je le choisis aussi pour la sensibilité qu’il m’évoque : de part sa fragilité, l’indigo peut osciller entre le violet et le vert tout en gardant sa personnalité, ce que je trouve très intéressant.
Une brève définition de la couleur selon vous ?
J’aime beaucoup la définition de Goethe qui est extrêmement poétique. Goethe nous dit :
« La couleur est l’expression et la souffrance de la lumière«
Cette citation me correspond totalement. Je suis plutôt quelqu’un d’autodidacte et ma grande source de recherche et d’inspiration est la nature.
C’est une brève et intense définition à laquelle j’ajoute un aspect plus scientifique, parce que je crois que nous avons parfois besoin de critères plus concrets. J’aime ainsi beaucoup la définition qui nous indique que la couleur est une sensation, que c’est la manifestation d’une onde, que la couleur est peut être l’impression que produit sur notre œil l’énergie électromagnétique que l’on reçoit de la lumière. Cette énergie dont les longueurs d’onde sont comprises entre 380 nanomètres et 800 nanomètres : c’est-à-dire entre les ultraviolets et les infrarouges, que l’œil humain peut percevoir.
Qu’est-ce qui vous a amené à la couleur ? Quel a été votre cheminement ?
C’est grâce à mes parents : peut être plus à ma mère qui est coloriste et a enseigné à l’école nationale supérieure des arts décoratifs de Paris. Mes parents m’ont emmené à beaucoup d’expositions. J’ai eu la chance de découvrir très tôt les œuvres de Mark Rothko, František Kupka, Sonia Delaunay, Gerhard Richter. J’ai eu à ma portée tous ces univers extraordinaires, depuis ma tendre enfance. Je n’ai cessé d’être portée par tout ce que j’ai reçu dans ce domaine.
Avez-vous des modèles, des Pygmalions, des sources d’inspiration particulières ?
Il y a plusieurs personnalités qui me viennent à l’esprit, qui m’ont portée et qui continuent de me porter dans mes recherches. En premier lieu il y a Wassily Kandinsky, dont j’ai lu l’ouvrage qui s’intitule « Du spirituel dans l’art et dans la peinture en particulier ». C’est une perspective esthétique philosophique et humaniste et qui aborde la synthèse des arts, qui est absolument passionnante, que je comprends parfaitement et qui m’éclaire sur ce que j’essaie de comprendre pour être plus cohérente dans mon art.
J’apprécie aussi beaucoup un autre théoricien de la couleur : Johannes Itten. Grâce à lui j’ai pu avoir une compréhension plus cohérente de la couleur avec la théorie des sept contrastes qu’il a développée. Itten a un système d’approche de la couleur qui peut se référer au système tempéré en musique, système avec lequel je suis familière comme je suis musicienne.
Il y a une troisième personnalité, il s’agit du de l’écrivain Daniel Tammet, auteur de « Je suis né un jour bleu ». Lorsque j’ai lu cet ouvrage, j’ai eu une révélation, j’ai pris conscience que moi aussi je percevais des couleurs associées à des sons mais aussi à des textes ou à des parfums. C’était donc très agréable d’appréhender l’univers de Daniel Tammet.
Quels sont vos centres d’intérêt et de recherche ?
Mes centres d’intérêts portent sur la couleur et la musique, puisque je suis pianiste. Aujourd’hui je continue d’explorer toutes les recherches qui ont eu lieu dans le domaine scientifique à propos de la couleur mais aussi sur le domaine de l’esthétique.
J’essaie d’avoir une approche plus expérimentale, dans ce que l’on peut appréhender comme correspondances entre son et couleur. En me servant de logiciels, en l’occurrence Ableton Live pour traiter la musique et Isadora (un logiciel de vidéo) pour la couleur, j’essaie de mettre en place tout un système de correspondances entre les vibrations sonores et les ondes colorées. Je me demande comment ces ondes peuvent interagir.
En quoi votre expertise ou votre approche sont-elles singulières ?
Ma recherche sur la couleur est singulière car je la mène en tant que pianiste, en tant que musicienne. Ce qui m’a fait vibrer au départ, c’est le son. Sans prétention, je tente de rejoindre les démarches de compositeurs comme Robert Schumann, György Ligeti, Iannis Xenakis ou Alexander Scriabin.
Ce qui me fascine et me passionne, c’est d’essayer d’être dans leur horizon. Par exemple en concrétisant ce qu’a voulu Scriabin et qui était impossible à l’époque, comme créer des pianos de couleur. C’est-à-dire un piano sur lequel chaque touche est assignée à une nuance particulière.
Aujourd’hui, grâce à la technologie, on peut concrétiser certaines idées qui ont été émises, au long de l’histoire de la musique. C’est une grande chance que l’on a.
Je pense aussi qu’une recherche est toujours exponentielle. Dès que l’on commence à découvrir quelque chose et à le comprendre, de nouvelles questions se présentent. Je pense que c’est une recherche qui se réalise et se réalisera au long de toute une vie. J’ai pris conscience que certains sons associés à des couleurs pouvaient modifier nos énergies. C’est un domaine sur lequel je fais des recherches actuellement.
Quelle énergie peut nous apporter par exemple la fréquence sonore 528 hertz et à quelle couleur pourrait être reliée cette sonorité, en fonction de la manière dont elle est émise, en fonction des décibels, de l’attaque, du corps, de la chute du son ?
On peut se poser énormément de questions dans la manière de vivre les énergies électromagnétiques de la couleur et du son.
Comment voyez-vous évoluer la place de la couleur dans les années à venir ?
Il y a encore beaucoup de découvertes à venir dans le domaine scientifique et qui vont nous apporter des réponses. Ce domaine est encore très largement inexpliqué, on se pose énormément de questions tant sur le plan esthétique, que sur le plan scientifique.
Je pense qu’il peut y avoir une démocratisation de la couleur, dans le sens où on peut aider les gens à mieux vivre la couleur, et à continuer d’explorer la couleur comme nous l’avons tous fait dans l’enfance. Malheureusement dans nos sociétés, on est parfois un peu déconnecté de l’essentiel, alors j’espère que la couleur prendra plus de place et que chaque individu pourra vivre avec ses couleurs personnelles, sans se laisser manipuler.
Mieux comprendre l’univers de la couleur, la décoder, prendre conscience de ses effets peut apporter une plus grande liberté aux êtres humains. Mieux la comprendre, c’est aussi se soigner grâce à ses énergies et ce qu’elles peuvent nous apporter.
Je pense aussi que dans le domaine de l’apprentissage, il va y avoir énormément de perspectives, en particulier en ce qui concerne la mémoire. C’est d’ailleurs en lisant Daniel Tammet que j’ai pris conscience que les associations de couleurs pouvaient renforcer et faciliter l’apprentissage des connaissances qui nous intéressent.
Quel projet rêvez-vous de mener ?
J’ai de la chance car le projet que je rêve de mener c’est ce que je suis en train d’explorer. C’est la synesthésie. C’est la mise en relation du domaine de la couleur avec le domaine de la musique, le domaine littéraire, le domaine de la danse, du cinéma. Je suis en pleine exploration de ce qui me passionne.
Un nom de couleur que vous aimez particulièrement ?
C’est une couleur qui peut paraître très discrète au premier abord de par son nom : le Gris de Payne.
Il s’agit d’une couleur inventée par l’aquarelliste William Payne au XVIIIe siècle. Pour moi et pour nous tous, la création de cette couleur est un poème.
Quand on utilise cette couleur, elle donne accès à tout un monde de gris, puissamment évocateur. C’est un gris qui peut aller vers d’autres nuances, vers une infinité de lumières, puisque ce pigment à été élaboré à partir d’indigo, de terre de sienne et de carmin d’alizarine. Des noms de matériaux colorants très poétiques, très inspirants, qui se retrouvent dans le Gris de Payne, aujourd’hui créé à partir de Noir de carbone, qui est aussi un beau nom, et de Bleu outremer.
Rien que d’évoquer cette couleur, on a envie de vivre dans son aura.
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