Cécilia Aguirre
Restauratrice du patrimoine textile, teinturière au naturel, enseignante et agricultrice
Son intérêt pour le patrimoine textile, pour la couleur et pour l’écologie ont été les moteurs de Cécilia Aguirre pour aborder le thème des teintures naturelles, changer les idées reçues sur ces dernières et les pratiques en conservation-restauration d’oeuvres d’art. Depuis 2017, elle cultive et commercialise des plantes tinctoriales en plus de former à leur utilisation.
Le parcours de Cécilia
30 ans de pratique de la teinture textile, dont 15 ans en teintures naturelles.
Restauratrice d’oeuvres d’art textile depuis 22 ans.
Enseignante en teintures naturelles depuis 10 ans.
Agricultrice depuis 5 ans.
Ateliers
Découverte de la teinture végétale
Visite de la Micro-ferme des Lilas
Formations
Stage de perfectionnement en teinture naturelle
Conférences
La teinture naturelle : un parcours du patrimoine textile à l’agriculture
L’indigo et sa transformation
Découvrez l’interview de Cécilia et
sa passion pour la teinture naturelle
L’expertise couleur selon
Cécilia Aguirre
La couleur est une énergie qui a besoin de la matière pour se manifester
Si vous étiez une couleur ?
Cela peut changer au fur et à mesure du temps, en fonction de la façon dont chacun évolue. En tout cas aujourd’hui, je me verrais bien indigo.
Une brève définition de la couleur selon vous ?
La couleur selon moi, c’est une vibration ou une énergie lumineuse, qui est perçue par les yeux et interprétée par le cerveau.
La couleur nous permet d’appréhender notre environnement et c’est une énergie qui a besoin de la matière pour se manifester. C’est sa réflexion sur la matière qui va faire que la couleur se manifeste.
Qu’est-ce qui vous a amené à la couleur ? Quel a été votre cheminement ?
C’est une longue histoire… J’ai vraiment découvert la couleur lorsque j’ai fait un voyage en Afrique. J’ai séjourné à l’âge de 22 ou 23 ans au Sénégal, et c’est vraiment là, sous la lumière du soleil de l’Afrique, que j’ai découvert la couleur avec les boubous des femmes africaines. Et ensuite, l’intérêt pour la couleur a continué à me poursuivre.
Avez-vous des modèles, des Pygmalions, des sources d’inspiration particulières ?
La principale source de mes inspirations, c’est la nature. C’est l’harmonie des couleurs dans la nature, qui comprend énormément de verts, de tons de terres, etc. Les fleurs aussi m’inspirent, elles ont des couleurs vraiment plus vives, ou encore les insectes et les oiseaux.
Quels sont vos centres d’intérêt et de recherche ?
La principale raison pour laquelle je suis dans le réseau COLOR THE LIFE, c’est mon intérêt pour la couleur végétale. Je me suis intéressée, en tant que restauratrice d’œuvre d’art textile, à la teinture naturelle. Je l’ai beaucoup pratiquée, j’ai validé la solidité des teintures naturelles dans le temps et élaboré une méthodologie de travail pour le faire.
Mes centres d’intérêt principaux sont la teinture végétale et tout ce que cela peut apporter sur la perception des choses qui nous environnent. C’est-à-dire sur les vibrations ou le bien-être que l’on peut ressentir grâce aux couleurs naturelles.
En quoi votre expertise ou votre approche sont-elles singulières ?
Dans ma profession de restauratrice, j’ai beaucoup débroussaillé et enlevé des idées préconçues sur les teintures naturelles.
En découvrant la couleur végétale, j’avais vraiment très envie de remonter aux sources de ces couleurs et de cultiver les plantes qui permettent de les obtenir.
Ma démarche est une sorte de retour aux sources, j’ai d’ailleurs créé la micro-ferme des Lilas pour moi-même retourner aux sources, retourner à la terre, mais également pour proposer un lieu qui permettent aux gens de se reconnecter. La micro-ferme permet, par exemple, aux teinturières qui achètent ma production, de se reconnecter avec les végétaux, de savoir d’où viennent les plantes, d’avoir une conscience plus globale dans leur processus de création.
Elles peuvent savoir ce que j’utilise comme couleurs, comme produits ou les modes de culture et avoir une conscience globale sur ce que nécessitent des créations artisanales, complètement écologiques.
Quels sont les résultats ou réactions les plus satisfaisant(e)s que vous observez pour vous et vos clients lors de vos missions ?
Ce que j’adore demander à tous les participants, en début de formation sur la teinture végétale, c’est la couleur que chacune et chacun préfère.
Souvent les gens sont bloqués sur une nuance. Il n’y a que le bleu ou que le rose.
En fin de formation, lorsque nous avons créé des nuanciers très larges et que tout est sous nos yeux, je repose la même question et je n’ai plus du tout les mêmes réponses.
Le fait de baigner dans toutes les couleurs que nous offre la nature et d’avoir toutes ces teintes sous les yeux, on ne peut plus choisir.
Au final on aime toutes les couleurs, on aime l’harmonie dégagée par toutes les nuances. C’est ce qu’il se passe de façon systématique à chaque fin de formation et c’est ce que j’adore !
Comment voyez-vous évoluer la place de la couleur dans les années à venir ?
Je pense que les gens vont beaucoup plus prendre conscience du pouvoir de la couleur sur nos esprits, sur notre inconscient et notre sphère émotionnelle. Cet intérêt va grandir parce que nous sommes de plus en plus en recherche d’équilibrages émotionnels, surtout en ce moment.
La couleur aura toute sa place pour participer à ces équilibrages et la couleur végétale encore plus.
Quel projet rêvez-vous de mener ?
Le projet que je rêve de mener, pour les années futures, porte sur le lien entre les plantes tinctoriales et leurs propriétés médicinales ou leurs propriétés liées aux soins, au bien-être. Je pense par exemple aux molécules actives qu’elles véhiculent ou aux vibrations colorées qu’elles nous transmettent.
Un besoin formation ?
Nos experts sont à votre écoute pour vous conseiller et échanger sur vos besoins !